Nous le relations dans le précédent article : suite à une erreur dans le réaménagement du jagüey par un bataillon de l’armée un peu trop zélé, celui-ci est devenu totalement inutilisable et ce pour plusieurs années, le temps qu’une nouvelle couche d’argile se forme, durcisse, et empêche les infiltrations d’eau de mer présente en permanence à un peu plus de 4m de profondeur.
Vider le jagüey, le revêtir d’une bâche qui empêcherait les infiltrations, mais que les bêtes en la piétinant détruiraient, est voué à l’échec. Il n’est donc d’autre solution que de construire un nouveau jagüey, ce à quoi nous nous sommes employés.
Une entreprise locale a été contactée, Plan Embiental S.A.S., elle sait faire, ce n’est pas vraiment compliqué :
– Il faut déboiser et nettoyer de sa végétation un petit territoire propice à recevoir et stocker les écoulements d’eau de pluie ;
– il faut ensuite creuser à l’aide d’une pelle mécanique un bassin (30 m de diamètre sur 2,50 m de profondeur) ;
– recouvrir la totalité de la surface de fond d’un ciment dit "hydraulique" et particulièrement résistant ;
– aménager des circuits d’écoulement qui conduiront l’eau jusqu’à celui-ci ;
– replanter autour du bassin des arbres natifs et des manguiers, une protection contre l’évaporation et un plus pour l’alimentation ;
– attendre que le bassin soit rempli (octobre) et permettre qu’une sorte particulière de lentille d’eau recouvre la surface de l’eau pour en augmenter la protection-évaporation.
Le coût total : 16 500€, sachant que la première partie des travaux (abattages et nettoyage) sera faite par des hommes de la communauté, rémunérés pour ce faire.
Pour la totalité des financements nécessaires, une fondation s’est portée volontaire, sans aucune contre-partie. C’est la première fois que nous rencontrons un tel « miracle ». Voici un chantier qui aura connu une vitesse d’exécution à la hauteur de l’urgence des besoins.