Sont concernés un peu plus de 150 adultes et enfants répartis en 20 familles. A part deux familles, la grande pauvreté est leur sort commun, comme c’est le cas pour la plupart des communautés et peuples indigènes de la Colombie ; s’y conjuguent les carences alimentaires et celles liés à la santé. Les causes : les conditions géographiques et climatiques, l’aridité des sols accentuée par le réchauffement climatique, l’absence d’équipements nécessaires au bien vivir, les contaminations et spoliations engendrées par la mine Cerrejon, la corruption érigée en système de gouvernance, l’abandon des peuples indigènes par les gouvernements nationaux et départementaux successifs. Plusieurs maires de Riohacha, par exemple, ont fait ou continue de faire l’objet d’accusations, destitutions, jugements pour détournements de fonds dédiés aux aides alimentaires et aux cantines scolaires.
Toutes les actions que nous avons entreprises ont fait l’objet de concertations, décisions et réalisations avec la communauté. C’est la population qui a exprimé ses besoins prioritaires, c’est avec son concours et son contrôle que nous avons fait les apports et réalisé les chantiers.
2013 à 2016 – Pour l’école
Une école primaire dénuée dont nous avions constaté le très grand dénuement lors de notre premier séjour en 2013. Depuis et au fil des ans les apports ont été :
– livres scolaires et de littérature jeunesse (6 à 14 ans) en langues espagnole et wayuunaiki ;
– manuels scolaires pour les enfants et pour l’enseignant ;
– constitution d’une bibliothèque gérée par l’une des membres de la communauté et par l’enseignant ;
– matériels scolaires et éducatifs en grandes quantités ;
– réfection et aménagement des deux salles de classe (l’une pour la primaire, l’autre pour les maternelle), ainsi que de l’espace autour de l’école afin de protéger contre l’intrusion régulière des chèvres ;
– ateliers de découverte du livre, de la lecture individuelle et « pour les autres », d’expression graphique et picturale ;
– aides en matériels et uniformes (obligatoires), pour les jeunes en collège ;
– tout dernièrement équipement informatique et abonnement à la wifi satellitaire.
L’entretien des locaux et de leurs extérieurs est maintenant assuré par la communauté, en lien avec les deux enseignants.
Depuis 2016 – Pour la pêche en mer
C’est l’activité principale pour l’alimentation quotidienne et pour la vente au marché de Riohacha. Elle se pratique avec une barque collective (trois pêcheurs) et deux pirogues (un pêcheur. Les apports :
– un moteur gasoil pour la barque collective, il permet d’aller plus loin en mer (jusqu’à 12 km) et de pêcher plus de poissons, il est aussi plus sécure que la voile ou la rame contre les courants très forts sur la côte ;
– des filets de bonne qualité pour les barques, assemblés et entretenus par les pêcheurs ;
– participation à l’achat d’une barque collective neuve, fabriquée par un artisan wayuu.
Depuis 2018 – Pour la santé
La leader de la communauté, Clarena, dont le rôle et la fonction sont essentiels pour la vie de l’ensemble, est atteinte d’une maladie dégénérative qui demande des consultations médicales spécialisées et un suivi en médicaments. Nous en assurons en partie les charges financières.
Le financement de ses trois actions – école, pêche en mer, santé - est fait grâce aux apports des adhérents et donateurs de l’association.
De 2016 à 2019 – Pour l’accès à l’eau douce et l’agriculture familiale
Ce processus réalisé sur 3 ans a demandé des apports financiers et techniques adaptés. Nous le décrivons dans deux articles qui en sont spécialement consacrés.
Parallèlement à ces apports pour la Cachaca III, nous avons aussi réalisé en 2016 et 2017
– deux stages d’initiation à l’art et aux pratiques de l’acteur et du théâtre, à chaque fois pendant deux semaines, pour une quinzaine de jeunes de la communauté Cachaca III et de quartiers populaires de Riohacha. Ces stages ont permis la réalisation d’une pièce de théâtre avec un groupe de 7 jeunes ; un spectacle présenté 4 fois dans la ville et à la Cachaca III. Cette action s’est réalisée en partenariat avec le « Comite civico para la Guajira ».
– la diffusion d’une pièce de théâtre créée en France, « La pointe de la flèche est invisible », à la Cachaca III ainsi qu’au Théâtre national de Bogota et au Lycée français, accompagnée d’une lecture publique de légendes et poèmes wayuu en langues wayuunaiki, espagnole et française.