L’étude, pour qui et avec qui

L’accès à l’eau potable, des équipements sanitaires, un jardin de plantes médicinales

La naissance du projet
Priscila Padilla est une réalisatrice de documentaires très connue pour ses films qui interrogent les conditions de vie de femmes colombiennes et indigènes. Depuis 2013 et la diffusion de son film, ‘L’éternelle nuit des douze lunes », nous avons le bonheur de suivre ses réalisations. En 2018, à son invitation, nous sommes allés avec elle sur les lieux où elle tournait son film « Un cri dans le silence », dans la communauté Embera Vereda Bajo San Juan.
A la demande de plusieurs habitants nous avons apporté une contribution financière pour l’achat de livres scolaires et la réparation du pont qui donne accès au village.
Avec Priscila, les autorités de la communauté et les enseignant-es de l’école primaire, les principaux besoins ont été exprimés, nous n’avons donné aucune assurance quant aux réponses que nous pourrions proposer puis réaliser avec eux, sachant par expérience le temps et le processus nécessaires pour y parvenir. D’autant qu’il nous faut pouvoir mieux appréhender et comprendre les modes de consultation et de décision du peuple Embera, sensiblement différents de ceux rencontrés avec les Wayuu à la Cachaca III.

La communauté, sa localisation
La communauté Vereda Bajo San Juan , composée de 360 personnes (adultes et enfants), est située au nord occident de la capitale régionale du département du Risaralda, la ville de Pereira. Elle est à 2h30 de la petite ville de Pueblo Rico et à 15 mn du bourg Santa Cecilia., sur la route qui mène et s’arrête à Quibdo dans le Choco, vaste département de forêts, lagunes et côte sur le Pacifique, lourdement impacté par les violences armées et criminelles.
C’est une communauté traditionnelle originaire du Choco ; elle a connu il y a une dizaine d’années un déplacement forcé comme c’est le cas pour beaucoup de communautés Embera en proies aux paramilitaires et cartels de la drogue. A Pueblo Rico nous sommes dans une région montagneuse avec un climat équatorial, la chaleur domine, la végétation y est très abondante, les pluies partticulièrement fréquentes.

L’eau en abondance mais impropre à la consommation
Entre la route et le village un rio fougueux, le Tatama, qu’enjambe un pont de bois impropre aux voitures et camions. Ce rio rejoint ici le rio San Juan, plus important. Le territoire de la communauté se situe dans cette pointe de flèche que dessine la confluence des deux rios, à 600 m d’altitude.
L’eau des rio est impactée par des contaminations agricoles, minières et industrielles, elle est impropre à la consommation.

L’accès à l’eau potable et des équipements sanitaires
A 1km500 au-dessus du village, dans la montagne, est une source. C’est là que les femmes viennent chercher l’eau potable, une tâche particulièrement pénible. Installer des équipements qui captent l’eau à la source pour la conduire jusqu’au centre du village constituera un grand progrès pour les conditions de vie et d’hygiène de l’ensemble de la population. D’autant qu’à ce chantier seront associés des équipements en sanitaires et évacuation des eaux usées qui actuellement sont beaucoup trop sommaires et favorisent les infections et maladies gastriques, surtout chez les enfants.
La réalisation de ces équipements demande une étude technique sérieuse qui doit faire appel à des entreprises du département.

La tradition des plantes médicinales
Des savoirs et pratiques communs à un grand nombre de populations autochtones du monde mais, en Colombie, mis en péril à cause des déplacements forcés occasionnés par les accaparements des terres et les violences armées. Les femmes Embera ont souvenir de ces pratiques mais la terre sur laquelle elles vivent maintenant est inappropriée à leurs méthodes de culture. A ces savoirs traditionnels, à cette médecine par les plantes, si utile pour les soins du corps, il faut lui apporter de nouveaux compléments afin de lui permettre de s’exercer et se développer.

L’étude de faisabilité du projet et la recherche de partenaires
Crear Escuela était porteuse du projet.
Ont été associés à l’étude :
 Priscila Padilla, elle est notre médiatrice avec la communauté Vereda Bajo San Juan
 Une agricultrice et enseignante en faculté dans la région proche de Pereira en Colombie, avec elle se fait la recherche de partenaires techniques en Colombie.
 Les étudiants de l’IPEAT (Institut Pluridisciplinaire pour les Études sur les Amériques à Toulouse), section Master 2 IPAL (Parcours Ingénierie de Projets avec l’Amérique Latine), avec qui une première étude a été réalisée en 2020-21 et un développement de celle-ci sur la saison 2021 -22. Cette seconde étude porte sur l’accès à l’eau et les équipements sanitaires, elle doit permettre la proposition de moyens techniques et financiers appropriés à la réalisation du projet.