Le département du Boyaca
La route qui le traverse du sud au nord en venant de Bogota parcoure successivement le Cundinamarca, le Boyaca, puis le Santander, le Nord Santander, le Cesar, pour enfin aboutir à son point ultime, la Guajira.
Le Boyaca bénéficie d’une très grande diversité de climats, d’altitudes, de biodiversité et espaces géographiques avec la grande vallée du rio Magdalena, de la cordillière Orientale et le sommet Cocuy (5400m), des paramos au centre, des plaines de L’Orénoque à l’est. Les montagnes abritent les parcs naturels de Pisba et le sanctuaire faune et flore d’Iguaque.
Les trois villes les plus importantes : Tunja, Duitama, Sugamoso.
Il fut peuplé par les Muiscas, une civilisation qui fut importante mais qui a totalement disparue lors de la Conquête et des pandémies.
Son économie : l’agriculture, l’élevage bovin, l’extraction du pétrole et l’industrie minière (charbon, émeraudes), l’artisanat, le tourisme (essentiellement colombien).
La petite ville d’Aquitania, le lac de Tota, les villages alentours, les paramos du territoire sont situés au centre-est (en bleu sur la carte), accessibles à partir de Sugamoso.
Région Sugamoso
Du nom de la ville Sugamoso, la région se situe au centre-ouest du département de Boyacá, à 210 km au nord-ouest de Bogota et à 74,6 km de Tunja, la capitale du département.
Dans cette région se situent la petite ville d’Aquitania au bord du lac de Tota, surplombée par des paramos.
Aquitania
Petite ville de 16 000 habitants sur les bord du lac Tota. Des maisons basses et une vaste église entourent la place centrale. Un bourg de paysans qui vivent essentiellement de la culture du cebolla, l’oignon long très prisé des Colombiens, et dans une mesure moindre de la pomme de terre et de l’élevage bovin. L’une des villes les plus hautes du pays, 3040m, réputée pour son climat « d’été » en journée et « d’hiver » dès que le soleil se couche. Petite ville tranquille qui vit au rythme de son agriculture.
Un artisan dont le petit local donne sur la place dans la calle 6, confectionne encore sur ses deux métiers à tisser manuels de grands ponchos de laine imperméables, résistants, lourds et chauds.
Un petit écomusée indépendant, à l’angle de la carrera 5 et de la calle 5, initiative d’un amoureux de son sol andin, Javier, aussi conteur. Il fait découvrir les outils, métiers, traditions et costumes de la région dans une unique salle. On laisse ce qu’on veut dans le chapeau.
Spécialité culinaire des restaurants qui entourent la place : la truite iris, braisée ou frite.
Les villages autour du lac : Cuitiva, Tota, Mongui, Iza,… Chacun d’eux vaut qu’on s’y attarde, non pas qu’ils soient particulièrement pittoresques mais pour leur ambiance y est douce.
La culture de l’oignon...
La laguna de Tota
Magnifique. Le plus grand lac d’Amérique du sud après… l’immense lac Titica en Bolivie et au Pérou. Le Tota, lui, est seulement très grand : 11,8km de long sur 6,2km de large, 55 km2, et une profondeur moyenne de 58m. En faire le tour à pied demande trois jours. A la « playa blanca » les très courageux peuvent s’y tremper plus que les pieds.
Une eau qui fut parfaitement saine avant qu’elle ne soit aujourd’hui en grand risque de contamination. Pollution causée par les élevages de truites iris, les eaux usées brutes, domestiques et industrielles, les épandages de fumier de volaille et agrochimique.
Le lac est Le Lieu de conflits entre les grands paysans et les petits, les industriels, la ville de Sogamoso, les instances régionales et gouvernementales, chacun revendiquant « la propriété » du lac et de ses usages. Toutes les tentatives de décontamination des eaux ont jusqu’à présent échouées, victimes des intérêts de chacune des parties et de l’inertie des gouvernances. La situation de contamination ne peut que s’aggraver à moins que les populations qui bordent le lac ne prennent les choses en main, ce qui est l’un des objectifs premiers de l’École de l’image.
L’unique plage, dite la "playa blanca", et son eau à 10°
Les paramos
Des biotopes que l’on trouve entre 3500m et 4000m d’altitude. Ils sont les grands réceptacles, réservoirs et producteurs naturels d’eau en Colombie ainsi qu’en Équateur. Ils alimentent en eau potable des villes comme Bogota. Landes d’altitude, brumeuses et nuageuses, venteuses, couvertes d’herbes hautes et de frailejones, plantes aux larges feuilles épaisses qui réceptionnent l’humidité de l’air, les pluies ; l’eau descend jusqu’aux racines par un tronc creux puis s’écoule dans le sol. La plante grandit de 1cm par an, les plus hautes s’élèvent à 6m, soit 600 ans d’existence.
Les paramos furent des territoires sacrés, aujourd’hui heureusement protégés mais hélas toujours convoités par l’industrie extractive. Ils sont accessibles par quelques chemins puis sentiers et offrent à qui les parcoure une expérience sensible et spirituelle inoubliable.
Les frailejones...
Un poco frio...